Dissertation sur les armoires vides de d'annie ernaux
Il s’agit d’un petit espace qui se compose du bistrot tenu par son père, et de l’épicerie attenante dont la gestion incombe à sa mère. Denise confie à ce propos : « Il n’y a pas un endroit pour s’isoler dans la maison, à part une chambre à l’étage[footnoteRef:1] ». L’espace familial est donc réduit à son minimum. De plus, il est partagé avec la clientèle masculine enivrée qui fréquente le bistrot paternel, les « vieux dégoutants[footnoteRef:2]» et les clientes, « des simplettes[footnoteRef:3]» qui font leurs emplettes à l’épicerie. La famille Lesur vit ainsi exposée « en bas, dans le bistrot et dans la boutique[footnoteRef:4]». Cette situation pour le moins étrange prive la petite fille de toute forme d’intimité et caractérise une absence de frontières entre le …afficher plus de contenu…
Une insistance particulière est accordée à l’absence de sanitaires dans la maison. C’est le plus épouvantable des reproches que la jeune femme formule à l’encontre de cet espace dans lequel elle a évolué. Pour elle, «il y avait encore pire[footnoteRef:7] » que ce qui a été précédemment cité, et c’était « l’absence de W.C, le seau dans la chambre ou la tinette dans la cour, la merde à ciel ouvert, pas montrable souvent bourrée jusqu’à la gueule [footnoteRef:8]». [7: Ibid., p. 109.] [8: Ibid., p.