Division des français
L'injustice est un souci largement porté dans les sociétés démocratiques. L’opinion y sensible, les politiques s’y veulent attentifs, les associations se montrent inventives, les médias jouent leur rôle de vigilance, les philosophes s’inquiètent des fondements...
N’a-t-on pas, récemment, attiré l’attention à la fois sur les travailleurs sans papiers, sur les fonctionnements de l’école et l’égalité des chances, sur les atteintes au droit du travail ? Ne passe-t-on pas son temps à lutter contre les discriminations, à penser la redistribution ? En quoi tout cela pourrait-il mettre hors champ le sentiment d’injustice et pourquoi les États démocratiques n'ont pas découvert de véritables solutions concrètes ?
Face à des situations données, dépendant de nos positions sociales influente, nous ne sommes pas égaux dans la réaction. Certains n’auront aucune réaction, d’autres vont positiver la situation et d’autres enfin vont vivre très mal la situation.
Mais lorsque la loi cautionne ou engendre elle-même l’injustice, elle mérite le mépris et leur désobéissance. La légalité des dispositions de la loi ne suffit pas à fonder leur légitimité. Celui qui se soumet à une loi injuste porte une part de la responsabilité de cette injustice.
Ce n’est pas la loi qui doit dicter ce qui est juste, mais ce qui est juste qui doit dicter la loi. Aussi bien, lorsque le citoyen estime qu’il y a conflit entre la loi et la justice, il doit choisir la justice et désobéir à la loi.
Justement, ce sont beaucoup de paroles, d’actions, de débats et de combats qui, dans la promotion de la justice et sans s’en rendre compte, dépossèdent de ce sentiment à nul autre pareil ceux qui sont victimes d’injustices. Car il s’agit là d’une expérience intime si décisive, si radicale, qu’en l’approchant, fût-ce avec les meilleures intentions du monde, on risque de la détourner. Beaucoup d’enfants