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Toutefois il ne faut pas perdre de vue le fait que ces mutations ne concernent la plupart du temps que les élites : pour sa plus grande part, le reste de la population reste le plus souvent enfermé dans un système de valeurs propres au Moyen Age, sauf lorsqu’il s’agit du domaine religieux.
Une révolution culturelle
La Renaissance était, en premier lieu, perçue par les humanistes comme une césure, une rupture avec la barbarie des temps médiévaux auxquels succédait un nouvel âge d'or appelé à s'épanouir. Malgré une dette indéniable envers la pensée et les arts médiévaux, les similitudes ne doivent pas dissimuler ce qu’on appellerait volontiers les grandes mutations intellectuelles de la Renaissance ou, reprenant l’expression hardie d’Eugenio Garin, la "révolution culturelle" qui transcendait le champ artistique : comme il l'écrivait avec force, la Renaissance "est, avant tout, un fait de culture, une conception de la vie et de la réalité, qui imprègne les arts, les lettres, les sciences, les mœurs".
Comparée à la lenteur du renouveau artistique qui régnait au moyen âge, la Renaissance apparut comme une floraison dans tous les champs du savoir : elle se caractérisa par de grands progrès, à la fois sur le plan de la conception ou des techniques, et engendra d'extraordinaires réalisations et de prodigieuses réussites dans tous les domaines. Les nouveaux artistes, qui se servaient des enseignements et des exemples de l'Antiquité, surpassèrent leurs modèles ; ils renouvelèrent les techniques de la perspective, firent progresser l'anatomie et la recherche scientifique, dont les acquis antérieurs étaient tombés dans l'oubli ou étaient devenus insignifiants. Sur le plan des arts, ceux-ci ne découlaient plus de techniques qui copiaient