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5. Conclusion (7° et 8°§, 133 à la fin)
Epicure dresse le portrait du sage qui a une valeur exemplaire, exhortative : ce portrait doit être convaincant car il se donne comme modèle à imiter et montre dans quelle mesure les principes peuvent être vécus (où l’on voit une nouvelle fois que la lettre a une portée pédagogique). On observe d’ailleurs un changement dans la situation d’énonciation : au début de la lettre, Epicure s’adressait à un «toi» représenté par Ménécée, puis il parlait au nom d’un «nous» l’englobant. Ici, il revient à la deuxième personne du singulier, ce qui implique davantage le lecteur. Ce portrait est le second après l’esquisse du §126, donnée en contrepoint de l’attitude incohérente de l’opinion.
a) Epicure commence par énoncer les quatre éléments du tétrapharmakos (« quadruple remède ») ce qui lui permet de résumer ce qui précède : le sage s’est fait sur les dieux des idées adéquates à leur nature (1° remède), il ne craint pas la mort (2° remède). Il régule ses désirs selon la nature (3° remède) et sait ainsi que le bonheur peut être atteint (4° remède). Il soulage la pensée de la souffrance selon une alternative qui offre dans les deux cas une compensation : soit la douleur est forte, mais alors elle ne dure pas, soit la douleur dure mais alors elle n’est pas forte.
b) Ensuite, Epicure aborde la question du destin dont le sage se moque car à côté des caractéristiques déjà évoquées, le trait fondamental du sage qui est mis en évidence dans cette fin de