Don quichotte
UNIVERSITÉ D’ANGERS, 2009.
Littérature européenne – CM 1 Recherche
En quoi la lecture de Don Quichotte conduit-elle, comme l’affirme Milan Kundera à «comprendre […] le monde come ambiguïté, avoir à affronter, au lieu d’une seule vérité absolue, un tas de vérités relatives qui se contredisent (vérités incorporées dans des ego imaginaires appelés personnages), posséder donc comme seule sagesse la sagesse de l’incertitude» ?
Au premier abord, Don Quichotte se présente au lecteur comme une œuvre destinée surtout à susciter le rire, comme une sorte de plaisanterie assez ironique. De même, l’auteur accentue cette dimension dès le début en prologue. Pourtant, on apprend rapidement que le héros veut sérieusement devenir l’un des chevaliers errants. En plus, ses repères seront des livres de chevalerie à partir desquels il se créera sa propre identité. Ainsi, il répétera le comportement des chevaliers qui l'ont précédé, il doublera leur apparence, il réécrira leur histoire. Dès le premier chapitre notre héros apparaît obsédé par ses livres et fait sans cesse appel à sa mémoire qui lui permet de rester fidèle à l’idée du chevalier qui constitue pour lui un modèle qu’il veut suivre. Don Quichotte semble doté d'une étrange folie : «Il avait à toute heure et à chaque instant l'imagination remplie des combats, des défis, des enchantements, des aventures, des amours, bref, de ces absurdités que l'on trouve dans les romans de chevalerie, et tout ce qu'il disait, pensait ou faisait n'avait d'autre but que de s'y conformer» (ch. XVIII).
Tout d’abord, l’ambigüité du monde on découvre dans la perception de don Quichotte. Pour lui la réalité forme en quelques sorte un ensemble de sollicitations auxquelles il doit répondre. Ces sollicitations semblent être des signes qui éveillent dans son esprit les textes qu'il a lus. «Les troupeaux, les servantes, les auberges redeviennent le langage des livres dans la mesure imperceptible où ils ressemblent aux