Donation de Constantin
Selon le document appelé - La Donation de Constantin (en latin : Donatio Constantini), l'empereur Constantin aurait fait don, au IVe siècle, de l'Empire à la Papauté, établissant ainsi pour des siècles le pouvoir temporel du Pape. Pourtant, cette Donation est un faux, ce que démontre ici dans une partie de son Discours (l’exorde — du latin exordium — est, en rhétorique, la première des cinq parties canoniques du discours) avec vigueur, et dans un style pamphlétaire virtuose, le grand humaniste Lorenzo Valla (1407-1457). Lorenzo Valla étudia le latin et le grec à Rome sous la direction des professeurs Leonardo Bruni et Giovanni Aurispa, puis la rhétorique et la philosophie à l'université de Padoue. Tenté par la carrière diplomatique, il dut cependant se résoudre, après deux échecs successifs auprès du Saint-Siège (1428, 1431), à enseigner dans les universités de Pavie, Naples et Rome. Ses leçons de rhétorique à Pavie, où il critiquait la corruption du latin du célèbre juriste Bartolus de Saxoferrato, lui firent de nombreux ennemis. Finalement, il obtint en 1433 la protection d'Alphonse V d'Aragon et rejoignit la cour de Naples comme secrétaire particulier. Cet emploi laissait tout loisir à Valla de poursuivre ses recherches sur les écrits des Pères de l'Église. Les résultats de ses études sur les Actes des Apôtres, tendant à démontrer que ce livre n'avait pas été rédigé par les Apôtres eux-mêmes, lui valut une mise en accusation devant l'Inquisition, dont il se tira avec l'appui de son protecteur. Il publia ensuite que la lettre du Christ à Abgar d'Édesse, ainsi que d'autres documents naguère considérés comme sacrés, étaient des faux, mettant en cause le caractère chrétien de l'idéal monastique. Lorsqu'en 1444 il voyagea à Rome, il ne put échapper à la haine de ses nombreux ennemis qu'en se déguisant pour s'enfuir à Barcelone, d'où il reprit le bateau pour Naples. La roue tourna à la mort du pape Eugène IV