DOSSIER ART CONTEMPORAIN
Le cubisme :
Dans les années 1907-1920, à substituer au type de représentation issu de la renaissance des modes nouveaux et plus autonomes de construction pastique. La leçon de Cézanne et la découverte de l’art négro-africain (que connaissent déjà les fauves) ouvrent la voie aux travaux de Picasso (les Demoiselles d’Avignon, 1906-1907) et de Braque (dont les paysages « cézanniens » de 1908 paraissent à un critique comme réduits à une articulation de petits cubes). Une phase analytique, à partir de 1909, voit l’adoption par les deux artistes amis de plusieurs angles de vue pour la figuration d’un même objet, disséqué en multiples facettes dans une gamme restreinte de teintes sourdes. Ces œuvres frôlent parfois l’abstraction (cubisme « hermétique »), mais l’introduction de chiffres ou de lettres au pochoir puis, en 1912, l’invention du collage et du papier collé réintroduise le réel sous une forme nouvelle, ouvrant la phase synthétique du cubisme. A la même époque, d’autres peintres, réunis dans le groupe dit « de Puteaux » puis « de la Section d’or », expérimentent la nouvelle esthétique : les frères Duchamp, Gleizes, Lhote, Gris, Léger, R. Delaunay, Kupka (les deux derniers représentant une tendance du cubisme, l’orphisme). Divers sculpteurs – sur les traces de Picasso – interprètent les principes cubistes : Archipenko, Duchamp-Villon, Laurens, Lipchitz, Zadkine. Après la Première Guerre mondiale, chacun des créateurs ou adeptes du cubisme prend sa liberté par rapport à celui-ci, comme les artistes qui, des Pays-Bas à la Russie, en ont reçu l’influence, au premier rang desquels les constructivistes.
A partir de 1907, en quête de rigueur, quelques artistes parisiens entreprennent de « traiter la nature » sinon « par le cylindre, la sphère, le cône », comme Cézanne l’avait imaginé, du moins par le rectangle, le cercle, la pyramide, le cube.
PABLO PICASSO : Le portrait de Kahnweiler, cubisme analytique, 1910.
Implosion en petites facettes de