Drogues douces
L'extension géographique des plantes alcaloïdes a en partie déterminé leur utilisation par les hommes, qui ont pu découvrir ou répandre leur utilisation au cours des migrations. Ainsi, même les régions les moins pourvues en plantes psychoactives ont tout de même connu très tôt l'offre de drogues diverses et variées par le mécanisme des échanges38.
Au XVIIe siècle apparait la notion de « substance vicieuse », proposée par l'économiste Jean-Baptiste de Montyon, qui, au cours d'une réflexion sur la fiscalité, propose de taxer les comportements immoraux49. À la fin du XIXe siècle, Thomas Larchevêque, dans une thèse consacrée au monopole du tabac, définit les substances vicieuses comme des biens dont « la consommation nuisible ou au moins inutile ne procure aucun avantage à l'organisme et qui ne sont que des excitants pernicieux du système nerveux »50.
Ce qui est qualifié de drogue au cours du XXe siècle ressort de la catégorie des « substances vicieuses », définies pour la première fois au siècle précédent51.
L'histoire, la géographie, la localisation, la diffusion et la consommation des drogues changent brusquement à partir du XIXe siècle avec les progrès de la pharmacologie et de la médecine allopathique, ainsi que l'expansion de la civilisation industrielle et de l'internationalisation des échanges52.
La notion de drogue s'applique alors aux principes actifs et conserve ce sens en pharmacologie (préparations des apothicaires puis médicaments)7 et reste d'ailleurs ainsi employé par certaines personnes âgées. En anglais, drug est une traduction de médicament.
La mise