Du contrat social
A- La liberté naturelle
B- Le contrat social
II – Légalité et moralité
A- Loi civile
B- Loi morale
Intro : On considère souvent qu’être livre c’est faire ce que l’on veut. De ce point de vue tout ce qui limite les désirs (loi civile, valeurs morales) peut apparaitre comme un obstacle à une véritable liberté. C’est ce point de vue que ROUSSEAU renverse dans cet extrait DU CONTRAT SOCIAL, en montrant que liberté et obéissance ne sont pas compatibles. La première question que pose le texte est celle de la liberté civile c'est-à-dire d’une liberté rendue possible par la loi comprise comme une expression de la volonté générale. Le deuxième moment du texte est consacré à la liberté morale qui substituant l’obéissance par obligation à l’obéissance sous contrainte nous rend, selon ROUSSEAU, véritablement maitre de nous mêmes.
En quel sens pouvons-nous dire que la loi civile permet de garantir la liberté ?
Pour répondre à cette question ROUSSEAU commence implicitement par poser une distinction entre état de nature et état social. En passant d’un état à l’autre nous perdons et en même temps gagnons quelque chose (« ce que l’homme perd » et « ce qu’il gagne »). L’état de nature, ici, est présenté comme un espace de liberté, il s’agit d’un état où l’homme naturel c'est-à-dire l’homme d’avant l’entrée en société ne connait ni servitude ni exploitation. Il peut bien y exister des rapports de force entre individus, mais de tel rapports de force ne conduisent pas à l’institution d’un système tel que le servage et l’esclavage. L’homme naturel reste libre il n’est pas enchainé à un maitre qui l’a servi. Dans un tel Etat, il n’y a n’y loi morale ni loi civile et la notion de propriété n’existe pas. Tout appartient à tout le monde dans l’état de nature. Il y a un « droit illimité pour chacun à user des choses de la nature en fonction de ses besoins. Il y a donc possession passagère de biens naturels mais non propriété. Le plus fort