Décadence féminine ou simple obnubilation vernienne
Travail fait par ;
Louise Savoie
SAVL01596102
Dans le cadre du cours ;
CORPUS JULES VERNE
LIT 300V
Groupe 20
Professeur
Jacques LA MOTHE
UQAM
13 décembre 2011
Jules Verne se méfiait-il des femmes ? Ou, en dépit de sa discrétion, restait-il tout de même sensible au charme féminin ? Peut-on simplement répondre en proposant qu'il s'agit de récits qui demandaient à l'époque des héros mâles ? Car qui aurait pensé vers 1860 à enfermer une femme dans un boulet et à l'expédier vers la Lune ? Rappelons à ce propos que le lecteur cible de ces aventures était l'adolescent, et très peu, ou pas du tout, l'adolescente. Cette dernière était plus souvent intéressée par les aventures des petites filles modèles dans La comtesse de Ségur.
À plusieurs reprises, Verne évoque dans ses lettres à Hetzel la difficulté à restreindre son domaine et à intéresser le lecteur « sans viol, ni adultère, ni passions extra »[1]. Dans ses romans, en effet, les relations amoureuses sont réduites à des échanges de regards et des serrements de main. Comme dans les contes pour enfants, son récit s'arrête souvent au moment du mariage du héros.
Et pourtant, cela n'a pas empêché Jules Verne d'écrire de belles histoires d'amour comme Le château des Carpathes ou Le secret de Wilhelm Storitz, ou de camper de séduisantes figures féminines comme la sensuelle Aouda ( Le tour du monde en quatre-vingts jours), la coquine Lé-ou (Les tribulations d'un Chinois en Chine), la rêveuse Helena Campbell (Le rayon vert) ou l'inquiétante Sangarre (Michel Strogoff). Il y a donc une certaine place pour la représentation féminine dans l'oeuvre de Verne. Apparemment plus nombreuses et plus significatives, qu'on ne l'aurait cru.
Notre projet sera donc d'analyser la représentation féminine dans les oeuvres de Jules Verne et de proposer différentes hypothèses tant qu'à leur fonction dans la genèse.