Le Président Macky Sall a indiqué dans son programme électoral « Yoonu Yokkute » que l’agriculture constitue sa priorité parce qu’elle est porteuse d’externalités positives pour l’ensemble des autres secteurs de l’économie nationale. Il a dès lors promis de mettre en œuvre une agriculture moderne (développer l’agriculture sans ses agriculteurs qui est une continuation de la vision du Président Wade) et suffisamment productive pour transformer le Sénégal. Cette position a été maintes fois réaffirmée après son élection à travers différentes occasions, notamment lors de la déclaration de politique générale du Premier Ministre Abdoul Mbaye. L’agriculture, considérée comme un secteur prioritaire dans le processus de développement du pays, est la principale source de sécurité alimentaire. Son développement contribue largement à la création d’emplois, à la génération de revenus pour les populations et de devises pour l’Etat. Dans sa vision de développer une agriculture moderne, l’Etat se soucie peu de l’avenir des exploitations agricoles d’autant plus que les axes d’interventions dans son programme agricole sont : Aménagement des terres, maîtrise de l’eau, sécurisation des semences de qualité, mécanisation avec mille tracteurs et divers équipements, sans oublier les techniques culturales.
Les exploitations agricoles familiales étant de petite taille, dépendantes de la pluviométrie, sous-équipées et peu productives doivent plutôt être perçus par l’Etat comme un énorme potentiel dans la mesure où des progrès tangibles sont possibles pour peu que l’on s’évertue à lever ces contraintes : semences de qualité, matériel agricole performant, crédit adapté, etc. Et il n’est nulle part prouvé qu’une agriculture moderne soit plus efficace ou plus efficiente. Si l’objectif du gouvernement est la sécurité alimentaire des sénégalais, il ne peut que se tourner vers ceux qui produisent les aliments destinés aux sénégalais. L’Etat ne pourra opérer une réelle révolution agricole qu’en