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Note : 15 / 20
« LA BEAUTE SAUVERA-T-ELLE LE MONDE ? »
Le tableau de Rembrandt, Le Bœuf écorché, montre la force de l’art dans sa capacité à transformer la laideur en beauté et à sublimer ainsi la réalité.
La beauté est une notion difficile à appréhender puisque sa définition même fait l’objet de débats entre les auteurs. Dans son sens commun, la beauté désigne le plaisir esthétique produit chez un individu par ce qui lui plaît. Ainsi, telle musique ou tel paysage peut être considéré comme étant beau. De même, la beauté peut qualifier une action. C’est ainsi qu’il est possible de parler de « beauté du geste ». La beauté serait alors un sentiment subjectif, propre à chacun. Or, cette notion a également été envisagée dans sa dimension objective puisque selon le philosophe Emmanuel Kant, le Beau est « ce qui plaît universellement sans concept » (Critique de la faculté de juger). Dans cette perspective, décréter par exemple la beauté d’un objet serait l’expression d’un sentiment individuel exprimé toutefois sous un horizon universel. Dans cette acception, la beauté possède une portée universelle qui transcende les clivages nationaux ou culturels.
C’est pourquoi il semble tentant de rechercher le salut de l’humanité dans la beauté, au moment où les Etats peinent à trouver des solutions communes aux enjeux globaux tels que le réchauffement climatique ou la régulation économique. Le « village planétaire » (Mac Luhan) qu’est aujourd’hui le monde moderne, se trouve confronté à de nombreux défis et ce, à l’échelle internationale.
Toutefois, se poser la question de savoir si la beauté sauvera le monde paraît a priori surprenante. En effet, dans une époque dominée par des valeurs utilitaristes et individualistes, comment la beauté peut-elle s’imposer comme une puissance salvatrice, a fortiori dans un monde en proie au doute et au sentiment de déclin ?
Face à un monde qui se perçoit en crise, la beauté ne