COMMENT
J’AI REUSSI
MA
DERNIERE EVASION

par Jean Mauriange

Ou l’histoire de l’évasion réussie de Jean Mauriange, Maurice Dubois, et Paul Genton

Publié par B. ARTHAUD, 6, rue de Mézières, Paris 6ème tiré à cent exemplaires sur vélin à la forme numérotés de 1 à 100, en 1946

Collection Témoignages

Extrait en mars 2001 par Jean-Pierre Genton, fils d’Aimé Genton, de l’ouvrage n° 23 ayant appartenu à Aimé Genton, frère de Paul, et conservé par Albert Genton, autre fils d’Aimé Genton.
EN MANIERE DE PRESENTATION…

Comme tant d’autres de mes infortunés camarades, j’ai connu les heures dures de la captivité, en France d’abord, puis en Allemagne. Fait prisonnier le 16 juin 1940, à Gas, quelque part aux environs de Chartres, je fus détenu tout à tour au camp de Bel-Ebat, près de la Celle-Saint-Cloud, puis à Beaumont-sur-Oise, à Drancy enfin, où, dans ce qui était alors le Front-Stalag n° 111, les prisonniers de guerre inaugurèrent un camp de souffrances qui devait voir passer par la suite des milliers de malheureux, dont le seul crime était de n’être pas aryens… Pendant deux mois exactement, du 3 juillet au 3 septembre 1940, j’ai été pensionnaire de la chambre 24, à l’escalier 2 du Bloc 1, pour reprendre les formules de nos gardiens. Un voyage de cinq jours, accompli dans des conditions affreuses, en wagon à bestiaux, amenait, au soir du 6 septembre 1940, deux milliers de prisonniers français au camp de triage de Graffenwohr, en Bavière… J’ai été l’un d’eux, simplement… un de ces « K.G. » du Stalag XIII A, disséminés à travers tous les Kommandos épars dans les campagnes et les villes de Bavière et Franconie.
Le 13 septembre 1940, je faisais connaissance avec la rude existence du prisonnier de guerre, astreint à travailler pour l’Allemand. C’était au village d’Hienheim, sur les bords du Danube, à mi-chemin entre Ingolstadt et Regensburg. C’est alors que mes aventures commencèrent. C’est depuis ce jour que je n’eus plus qu’une pensée : tenter de m’évader