Enseignement
In: Annales de Géographie. 1953, t. 62, n°332. pp. 318-320.
Citer ce document / Cite this document : Meynier André. L'industrialisation du Mexique. In: Annales de Géographie. 1953, t. 62, n°332. pp. 318-320. doi : 10.3406/geo.1953.13667 http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/geo_0003-4010_1953_num_62_332_13667
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ANNALES DE GÉOGRAPHIE
Les Indiens de la Sierra Tarahumara. — Dans une des régions les plus inaccessibles de la Sierra Madré occidentale, aux confins des États de Chihuahua, de Durango et de Sinaloa, s'est maintenue une des tribus indiennes les plus homogènes et les plus nombreuses de l'Amérique du Nord, puisqu'elle groupe 40 000 individus. Deux expéditions ethnologiques sont allées les étudier en 1950-1951 x. La région est caractérisée par un contraste brutal entre des hautes terres, presque froides, et des vallées taillées en gorges de 2 000 m. de profondeur à travers une super position de couches de cendres volcaniques multicolores et dont le fond appartient déjà à la végétation tropicale. Aussi le genre de vie des Indiens est-il en partie fondé sur un semi-nomadisme qui les conduit l'hiver au fond des vallées, l'été sur les pla teaux. Mais ils tendent de plus en plus à se fixer et à abandonner leur habitat tempor airetroglodytique pour des cabanes de briques crues ou de bois. De petits groupes familiaux forment ainsi des hameaux et vivent surtout de la culture du maïs et d'un petit élevage de poulets, de chèvres, de moutons. Les vaches laitières sont surtout un signe de richesse ; leur lait ne sert qu'à faire des fromages ou, exceptionnellement, une bouillie avec de la farine de mais. Les bœufs traînent une charrue primitive en bois de chêne, sans pièce métallique. Le mobilier est rudimentaire ; l'Indien dort sur des peaux de chèvre. L'état sani taire est médiocre : ni la variole, ni le paludisme, ni la dysenterie amibienne n'ont disparu. Les Jésuites ont introduit, sans grand succès, les