Epitaphe villon

1517 mots 7 pages
La ballade des pendus
François Villon, Poésies diverses

Introduction

La poésie lyrique, expression poétique des sentiments personnels, s'ancre dans la subjectivité car elle touche à l'universel, au-delà du moi auquel elle semblait d'abord se restreindre. Les poèmes de François Villon, bien que subjectifs, ne peuvent être considérés comme une forme de poésie personnelle tant la fiction s'y mêle à l'autobiographie. L'Epitaphe Villon, ou La Ballade des pendus, considéré comme le testament du poète (il l'écrit alors qu'il s'attend à être pendu), est l'expression d'une émotion sincère justifiée par l'existence tourmentée du poète. Mais Villon y donne la parole à des pendus fictifs qui proclament l'universalité du genre humain, invitant ainsi le destinataire à s'identifier au sujet de l'énonciation et à se placer sous le regard de Dieu. En quoi ce poème est-il une expression originale du lyrisme ?

Frères humains, qui après nous vivez,
N'ayez les coeurs contre nous endurcis,
Car, si pitié de nous pauvres avez,
Dieu en aura plus tôt de vous mercis.
Vous nous voyez ci attachés, cinq, six :
Quant à la chair, que trop avons nourrie,
Elle est piéça dévorée et pourrie,
Et nous, les os, devenons cendre et poudre.
De notre mal personne ne s'en rie ;
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
Se frères vous clamons, pas n'en devez
Avoir dédain, quoique fûmes occis
Par justice. Toutefois, vous savez
Que tous hommes n'ont pas bon sens rassis.
Excusez-nous, puisque sommes transis,
Envers le fils de la Vierge Marie,
Que sa grâce ne soit pour nous tarie,
Nous préservant de l'infernale foudre.
Nous sommes morts, âme ne nous harie,
Mais priez Dieu que tous nous veuille absoudre !
La pluie nous a débués et lavés,
Et le soleil desséchés et noircis.
Pies, corbeaux nous ont les yeux cavés,
Et arraché la barbe et les sourcils.
Jamais nul temps nous ne sommes assis
Puis çà, puis là, comme le vent varie,
A son plaisir sans cesser nous charrie,
Plus becquetés

en relation

  • Odyssée
    306 mots | 2 pages
  • Le coffre de danil hams
    371 mots | 2 pages
  • Analyse
    429 mots | 2 pages
  • Maos
    535 mots | 3 pages
  • La peine de mort et le catholicisme
    871 mots | 4 pages
  • Commentaire : le curé et le mort, lafontaine.
    754 mots | 4 pages
  • Latin
    715 mots | 3 pages
  • La morte
    1050 mots | 5 pages
  • Antigone
    328 mots | 2 pages
  • Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois
    962 mots | 4 pages
  • Le curé et le mort
    877 mots | 4 pages
  • ririr
    842 mots | 4 pages
  • ANTHOLOGIE SUR LA GRANDE GUERRE
    676 mots | 3 pages
  • Anthologie
    2376 mots | 10 pages
  • Dissertation: « la mort donne-t-elle un sens à la vie » ?
    1324 mots | 6 pages