Essais
SUJET DE DISSERTATION :
« L’art est toujours le résultat d’une contrainte. Croire qu’il s’élève d’autant plus haut qu’il est plus libre, c’est croire que ce qui retient le cerf-volant pour monter, c’est sa corde. La colombe de Kant, qui pense qu’elle volerait mieux sans cet air qui gêne son aile, méconnaît qu’il lui faut, pour voler, cette résistance de l’air pour pouvoir appuyer son aile. C‘est sur de la résistance, de même, que l’art doit pouvoir s’appuyer pour monter. […] Le grand artiste est celui qu’exalte la gêne, à qui l’obstacle sert de tremplin […]. L’art naît de contrainte, vit de lutte, meurt de liberté. » André Gide, Nouveaux Prétextes
En vous appuyant sur des exemples littéraires précis, vous analyserez et discuterez ces propos d’André Gide sur l’art.
Dans Le Travail intellectuel, Jean Guitton écrit que « la forme nécessite la contrainte, qui est la condition de la plénitude ». Quelques années auparavant, dans ses Nouveaux Prétextes, conférences données sur le théâtre, André Gide notait : « L’art est toujours le résultat d’une contrainte. […] C’est sur de la résistance, […] que l’art doit pouvoir s’appuyer pour monter. […] Le grand artiste est celui qu’exalte la gêne, à qui l’obstacle sert de tremplin […]. L’art naît de contrainte, vit de lutte, meurt de liberté. » La création littéraire est-elle, comme l’affirme Gide par le biais d’une métaphore des âges de l’existence, conditionnée par la contrainte, qui permet son déploiement ? Par extension, l’inconnu, la nouveauté, sont-ils autant de chemins de perdition et de médiocrité pour « le grand artiste » ? Nous aborderons en un premier lieu la contrainte en ce qu’elle est étroitement liée à l’art, et plus précisément ici à la création littéraire, pour considérer ensuite le texte libéré de ses entraves, qui par là même devient véritable œuvre de création, et nous intéresserons enfin aux ambiguïtés que