Est-il absurde de désirer l'impossible ?
Partie I
I- Désirer l'impossible n'est pas un chemin de sagesse.
a. Désirer l'impossible dénote une attitude qui n'a pas saisi que notre liberté était nécessairement limitée. C'est refuser la réalité.
Descartes montre que le bon usage de la liberté consiste à savoir limiter le vouloir au pouvoir. Ne vouloir que ce que l'on peut, pour éviter la souffrance et la discordance. (Discours de la méthode, et Traité des passions.)
b. Ne pas désirer l'impossible, c'est la règle de vie qui permet de vivre heureusement. Il s'agit en particulier de dompter les désirs, qui pour leur part tendent à dépasser le cadre du possible (ex: un amour impossible.) Les stoïciens comme les épicuriens y voient une sagesse. Le stoïcien sait accepter la vie comme elle est. L'épicurien (Epicure, Lettre à Ménécée)n'est pas à la recherche des désirs vains (pouvoir, honneur, richesse.)
c. Ne vouloir que ce qui peut être est une attitude pragmatique et concrète. Ceci s'oppose à la tendance imaginaire de l'homme. Cela peut être une règle d'action efficace, par exemple en politique. Tandis que les idéalistes (ceux qui prennent comme point de départ les Idéaux et les Utopies) peuvent ne pas savoir transformer le réel, concrètement, du fait de leurs désirs ou revendications démesurés.
Partie II
I- Désirer ou plutôt vouloir l'impossible : signe de la grandeur de l'homme.
a. L'homme est caractérisé (du fait de sa conscience et de sa liberté) par une capacité constante de transformer le monde et le réel. Sa seule nature profonde est de pouvoir modifier sa nature (cf. Sartre, l'existentialisme.) Si tel n'était pas le cas, le sujet ne serait qu'animal ou objet. On ne saurait restreindre cette caractéristique de l'être humain. En conséquence, l'homme peut bien vouloir l'impossible, et le doit, même.
b. Vouloir un autre monde, une autre réalité, telle est la puissance de la volonté. Nietzsche a bien montré que l'essentiel était pour l'homme de