Est il juste d'affirmer que la technique dévalorise l'homme?
L’Homme travaille avant tout afin de survenir à ses besoins premiers, dont sa vie dépend. Ainsi, en travaillant, il développe ses capacités physiques et intellectuelles et va, peu à peu, élaborer des techniques qui constitueront un de ses défis premiers. Le travail donne donc sens à l’existence humaine en le contraignant à expérimenter, penser, conceptualiser, concevoir et en donnant matière à désirer. De plus, en élaborant des techniques l’homme peut marquer son histoire et s’élever, dans un sens, à une forme d’immortalité. D’après Luc Ferry, dans le monde moderne, le travail est un élément essentiel à la réalisation de soi mais aussi un moyen de s’épanouir, de s’éduquer et de se cultiver. En étant une éventuelle source de bonheur, le travail prend une place centrale et essentielle dans l’existence humaine. Cependant, grâce la technique que l’Homme a élaboré, il peut concevoir des machines capables d’effectuer le travail habituellement fait par la main de l’Homme. La machine prend ainsi sa place et l’empêche d’effectuer ce qui donne sens à son existence et, plus simplement, de travailler ; elle peut ainsi engendrer des déséquilibres socio-économiques et du chômage. De plus, l’Homme n’étant plus indispensable à la tâche, la valeur de son labeur est dévalorisée par le fruit de sa propre création. En travaillant uniquement par l’intermédiaire d’une machine l’Homme apprend à ne travailler qu’avec celle-ci et en complément des tâches qu’elle accomplit déjà, il se voit ainsi dans l’incapacité d’accomplir son projet de bout en bout : dépourvu de cet outil, il ne peut plus travailler. Cette machine ajoute au projet des contraintes et rend l’ouvrier dépendant du travail qu’elle produit. Bien qu’efficace et capable de fournir un travail semblable à celui de l’homme la machine demeure un objet a-conscient. En ce sens elle ne peut s’adapter à son environnement. Par