Etre ouvrier en france
Définition du sujet d’étude
L’expression « être ouvrier en France » incite moins à relater l’histoire du mouvement ouvrier à travers ses luttes syndicales et politiques qu’à analyser la prise de conscience progressive d’un groupe social qui se forme et construit des traditions et une culture spécifiques.
On se vit en tant qu’ouvrier. Mais comme tout ce qui touche aux phénomènes de représentations, il s’agit d’avoir un double regard : il est nécessaire à la fois d’intégrer les représentations collectives intérieures comme extérieures à ce groupe et d’observer les phénomènes qui lui permettent de se construire. Il serait d’ailleurs vain de chercher à donner une définition univoque et définitive de la classe ouvrière. Il faut, au contraire, souligner la diversité de ce groupe.
Borné, le sujet invite à une approche chronologique. On peut en effet distinguer des grandes phases du processus de formation de la classe ouvrière au sein de la société française. A partir de 1975, la progressive désindustrialisation des vieux bassins d’emplois, couplée avec un éclatement de la classe ouvrière, semble clore un mouvement ascendant et inaugure l’ère du doute.
En portant son regard sur la sociabilité et la culture développées par ce groupe, le sujet peut aussi être abordé de façon thématique. Si le lieu de travail doit évidemment être investi (machinisme, division du travail, évolution des conditions de travail, syndicats, différentes formes de la grève), la vie quotidienne mérite aussi d’être explorée (logement, loisirs, fêtes, sans oublier le déracinement). Les sources de l’histoire culturelle sont variées, mais il est important de restituer la parole ouvrière : l’étude des chansons, par exemple, constitue un matériau précieux. On peut recourir à la littérature et au