Excès de r isque
ET
D ÉFAILLANCE BANCAIRE : Une Application des Modèles de Prévision de Défaut aux Banques des Pays Emergents
Christophe J. Godlewski1 LaRGE Institut d’Etudes Politiques Université Robert Schuman 47 avenue de la Forêt Noire 67082 Strasbourg Cedex Juillet 2003
1 tél.
+ 33 (0)3.88.41.77.37, e-mail : christophe.godlewski@urs.u-strasbg.fr
Abstract Cet article se propose d’étudier les facteurs institutionnels favorisant l’excès de risque dans les banques. Dans cet objectif, nous appliquons un modèle logit en deux étapes à un échantillon de banques de pays émergents. Peu de travaux se sont intéressés à la défaillance bancaire dans ces pays. Nos résultats confirment le rôle de l’environnement réglementaire, juridique et institutionnel dans la création d’incitations à l’excès de risque, qui accroît le risque de faillite des banques. L’intégration de variables portant sur cet environnement contribue à une meilleure explication et une meilleure discrimination du défaut bancaire.
1
Introduction et revue de la littérature
Ces 20 dernières années ont été marquées par de nombreuses faillites bancaires à travers le monde, particulièrement dans les pays émergents (Bell et Pain [2000]). L’intérêt porté à la défaillance bancaire vient des coûts substantiels de ces faillites. En effet, leurs conséquences sont généralement très coûteuses : pertes financières pour les apporteurs de fonds (actionnaires, déposants, assureur), perte de compétitivité de l’industrie bancaire, ainsi qu’une déstabilisation du système financier dans son ensemble, si plusieurs défaillances individuelles dégénèrent en crise bancaire, par le biais des mécanismes de contagion. La résolution de ce type de défaillance entraîne un gaspillage de ressources, particulièrement rares dans les économies émergentes (Honohan [1997])1 . Plusieurs facteurs de défaillance bancaire peuvent être relevés dans la littérature existante (Llewellyn [2002]). L’impact des facteurs institutionnels