Explication linéaire d'un extrait de l'explication linéaire
On ne la sent pas tout de suite. Mais c’est comme la récompense progressive de tant de peines… Croyez-moi ! cela viendra, je ne sais quand. Une journée douce de printemps, ou bien un matin mouillé d’automne, peut-être une nuit de lune, vous sentirez en votre cœur une chose inexprimable et vivante s’étirer voluptueusement, – une couleuvre heureuse qui se fait longue, longue, – une chenille de velours déroulée, – un desserrement, une déchirure soyeuse et bienfaisante comme celle de l’iris qui éclôt… Sans savoir pourquoi, à cette minute, vous nouerez vos mains derrière votre tête, avec un inexplicable sourire… Vous découvrirez, avec une naïveté reconquise, que la lumière est rose à travers la dentelle des rideaux, et doux le tapis aux pieds nus, – que l’odeur des fleurs et celle des fruits mûrs exaltent au lieu d’accabler… Vous goûterez un craintif bonheur, pur de toute convoitise, délicat, un peu honteux, égoïste et soigneux de lui-même…Mon amie …afficher plus de contenu…
Avec orgueil, je t’apprends qui je suis : · Omniscience du Matou qui sait ce que Nonoche sait et même, à présent, ce qu’elle ne connaît pas. Apparente contradiction entre « qu’importe » et « je t’apprends qui je suis » : on comprendra plus tard. Orgueil paradoxal au vu de l’autoportrait qui suit…je suis le long Matou déguenillé par dix étés, durci par dix hivers. Une de mes pattes boite en souvenir d’une vieille blessure, mes narines balafrées grimacent et je n’ai plus qu’une oreille, festonnée par la dent de mes rivaux. · Autoportrait (« je suis ») a priori dépréciatif (« Matou », parallélisme étés/hivers, boite, balafrées, grimacent, plus qu’une oreille – plus loin on aura encore le « tronçon de queue presque chauve » et les « flancs vides [qui] se touchent ») mais non pathétique : légèrement racheté par son côté épique plutôt (souvenir d’une vieille blessure, rivaux),« festonné » renverse même en