La route des Indes est longue et périlleuse. Les moyens de locomotion ne sont pas aussi rapides qu'aujourd'hui. Les pirates pullulent. Le coût du trajet est élevé. Beaucoup partent, peu reviennent. Et les grandes puissances de l'époque veulent détenir la puissante richesse que représentent les épices. A quelques lieues marines, Christophe Colomb croit découvrir les Indes, et plus au sud, Bartholomeu Dias, tentant d'ouvrir une nouvelle route maritime, se voit refusé les honneurs de la gloire à cause d'une banale mutinerie.

Avant le grand voyage, repartons quelques années en arrière. Et aujourd'hui, au Xème siècle, qu'est-ce qui interesse les gens, qu'est-ce qui fait fonctionner le commerce, qu'est-ce qui fait, osons le dire anachroniquement, tourner la terre ? L'argent, me direz-vous! Certes, mais plus encore, les “espiceries”, les épices.

La nourriture fade, sans saveur du Moyen Âge fait place, avec l'arrivée de ces nouveaux ingrédients dans la gastronomie européenne, à une cuisine relevée, grâce à des saveurs venues du fin fond de la lointaine Asie, là-bas, d'où certains revinrent, comme Marco Polo, et racontèrent leur émerveillement au travers de récits plus élogieux encore. D'autres comme Ludovico di Varthema, ne firent que confirmer, quoique plus réaliste, l'aspect extraordinaire de ces pays lointains.

A cet instant, l'épice EST la référence commerciale. Elles font le bonheur des sac à poivres, ces hommes immensément riches, et comparés à la valeur de leurs marchandises. Ces commerçant bravent les difficultés qu'ils rencontrent pour rapporter ces fleurs et ces graines qui font le bonheur de leurs bourses et celui des palets de ceux qui peuvent se les offrir. Mais au delà des mille et une merveille, quand bien même des licornes, ces animaux fabuleux, vivraient communément et en toute liberté, qu'elle autre réalité se derrière se fructueux commerce ? Mais pourquoi ont-elles donc tant de valeur ? Ce ne sont que des