ARNE DAHL : ONT BLOD - EXTRAITS

PREMIER EXTRAIT
Pire encore, toute l’année avait été frappée de paralysie. Paul Hjelm faisait partie de la force de police à laquelle on avait depuis un an [...] attribué le statut de groupe permanent au sein de la brigade criminelle nationale, en qualité d’unité de réserve pour « la lutte contre la criminalité de nature internationale à caractère violent », comme l’indiquait son intitulé officiel. En pratique, il s’agissait de se mettre en phase avec un nouveau type de criminalité, qui n'avait pas encore tout à fait franchit les frontières suédoises.
C'était bien là le problème. Aucun « crime de nature internationale à caractère violent » n’avait été commis dans le royaume l’année précédente, et l'existence même du groupe A suscitait de plus en plus de critiques en interne.
A vrai dire, l’unité ne s’appelait pas le groupe A. On lui avait attribué ce sobriquet dans un léger mouvement de panique, lors de sa formation précipitée un an et demi auparavant. Pour la forme et pour lui donner une raison d'être, le groupe avait été rebaptisé « Unité spéciale de la brigade criminelle nationale pour la lutte contre la criminalité de nature internationale à caractère violent », et comme cette appellation était, conformément à la coutume, impossible à énoncer sans pouffer de rire, le groupe poursuivit son chemin sous la dénomination officieuse de groupe A — un nom de guerre assez comique, certes, mais chargé d'une certaine valeur sentimentale. Toutefois, on semblait désormais vouloir reléguer l’unité aux annales. Les fonctionnaires soupçonnés d’oisiveté n'étaient plus au goût du jour et, lentement mais sûrement, le démantèlement du groupe A suivait son cours insidieux ; on lui assignait diverses missions de merde, et ses membres passaient le plus clair de leur temps en détachement ça et là.

DEUXIEME EXTRAIT
Puis, soudain, sans crier gare, la feuille morte fut soulevée par un tourbillon en spirale, qui arracha d’autres feuilles à leur