FAD et Abondon
Quels sont les parcours menant à l'abandon en formation à distance au collégial?
Bruno Poellhuber, Martine Chomienne et Thierry Karsenti
Résumé
Les préoccupations liées aux abandons en formation à distance (FAD) redeviennent d’actualité. La motivation des étudiants semble jouer un rôle dans ce processus. Les théories sociocognitives nous font voir celle-ci comme un phénomène dynamique et évolutif. C’est avec l’objectif de mieux comprendre cette évolution pour des étudiants abandonnant éventuellement leurs cours qu’une étude de cas du parcours de trois étudiants a été effectuée. Les résultats font ressortir différents types de difficultés, les liens entre ces difficultés et l’affaiblissement du sentiment d’auto-efficacité, ainsi que l’absence ou l’inefficacité du recours aux différentes formes de soutien qui pourraient leur être disponible. 1
La perspective de l’accessibilité à l’éducation a présidé à la création de la formation à distance (FAD) à la fin du XIXe siècle (Sumner, 2000) et continue à alimenter son développement. La FAD rend plus facilement accessible la formation aux clientèles qui, pour diverses raisons, ne peuvent pas suivre les formations traditionnelles offertes sur campus. Le développement d’Internet et des technologies de l’information et de la communication (TIC) favorise encore plus cette accessibilité, tout en contribuant à la globalisation du marché de l’éducation (Sumner, 2000 ; Henri, 1993). Par ailleurs, la FAD et ses dérivés sont aussi envisagés comme des moyens de favoriser le développement social et économique des pays en voie de développement (Daniels, 2005).
Au Québec, dans le réseau collégial, c’est le Collège de Rosemont qui a été mandaté pour offrir et gérer la formation à distance. En 2002-2003, le nombre d’inscriptions aux cours du
Cégep@distance atteignait les 28 000 (Cégep@distance, 2004).
Problématique et cadre théorique
Les visées d’accessibilité de la FAD