Faire son devoir, est-ce renoncer au bonheur ?
Quel est notre telos ?On pourrait souligner que cette question est difficile pour plusieurs raisons. D’une part, nous sommes des êtres humains, et nous risquons de manquer d’objectivité à notre propre sujet. Un médecin ne se donne pas lui-même ses propres ordonnances, parce que ses désirs, ses peurs, et son intérêt peuvent fausser leur jugement. De même, nous avons déjà vu que chacun de nous a tendance à croire qu’il sait ce qui est bon pour lui, et que nous n’avons pas envie de laisser aux autres le soin de nous dire ce qu’est notre bonheur. Le manque d’objectivité risque donc de nous empêcher de reconnaître notre telos.Nous pouvons, pour atténuer ce problème, nous comparer à d’autres êtres vivants afin de gagner en neutralité à l’égard de …afficher plus de contenu…
Celui qui sauve son semblable de la noyade fait ce qui est moralement juste, que son motif soit le devoir ou l’espoir d’être rétribué pour son geste ; celui qui trahit l’ami qui lui fait confiance est coupable d’un crime, même si son objet était de servir un autre ami vis-à-vis duquel il avait une obligation plus grande.Mill, L’utilitarisme.Cette objection revient à dire que l’on doit nécessairement tenir compte des conséquences dans l’évaluation morale d’une action.