FICHE REVISION Comment s articule marche du travail et gestion de l emploi
Le travail est un facteur de production spécifique, caractérisé par le fait qu'il est porté par des hommes et des femmes, et qu'on ne peut donc l'analyser de manière mécanique, comme une marchandise quelconque. C'est pourtant cette dernière vision qui sous-tend la théorie néoclassique du marché du travail, théorie qui inspire encore aujourd'hui de nombreuses analyses. Cette théorie, postulant l'existence d'un marché de travail homogène, entre en contradiction avec la réalité des modes de gestion de la main-d'œuvre et la complexité des systèmes d'emploi car ceux-ci s'insèrent dans un contexte social et politique qui influence leur fonctionnement.
1. L'analyse néoclassique du marché du travail
• Cette analyse postule que le travail obéit aux mêmes règles d'échange que les autres biens : il fait l'objet d'une offre et d'une demande, et c'est la rencontre de ces deux entités qui en fixe le prix. L'offre de travail émane de la population active, et elle fait l'objet, de la part de l'offreur (le travailleur), d'un arbitrage entre la désutilité du travail (privation de loisir) et son utilité (le gain monétaire salarial). La courbe d'offre du travail est donc une fonction croissante du taux de salaire.
• La demande de travail émane des entreprises et fait également l'objet d'un arbitrage : pour que le chef d'entreprise embauche un salarié supplémentaire, il faut que la productivité marginale de ce salarié (ce qu'il apporte de production supplémentaire) ait une valeur au moins égale au salaire qu'on lui verse. En deçà de cette limite, il ne sera pas embauché puisqu'il coûtera plus cher qu'il ne rapporte : la courbe de demande de travail est une fonction inverse du taux de salaire.
• Précisons que les néoclassiques raisonnent sur le « taux de salaire réel », c'est-à-dire le salaire à prix constants qui s'obtient en corrigeant le salaire nominal de la hausse des prix et qui est donc un indicateur du pouvoir