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Le pluriel indique qu’il s’agit ici de l’ensemble des échanges entre les membres de la communauté humaine, c’est-à-dire en particulier, tout ce qui concerne la vie économique. Le terme d’échange provient du bas latin, cambiare, c’est d’abord un mot technique emprunté au vocabulaire commercial. Ce terme a donc dès l’origine une connotation économique.
Toutefois on échange non seulement des biens, des biens marchands, mais également des propos, des idées, de bons procédés ou même des sentiments. Il semblerait qu’à chaque fois des liens se tissent grâce à ces échanges, qu’ils nous permettent de tisser des liens avec nos semblables. C’est d’ailleurs ce qui distingue en général les êtres vivants des choses inertes qui restent fixes ou s’usent sans recevoir de l’extérieur. Allons plus loin l’échange ne peut-il pas être considéré comme une caractéristique humaine ? Il fait pour lui l’objet d’une concertation, d’une évaluation, d’une réflexion, de telle manière que l’homme est capable de distinguer le cas où il se produirait un vol (qui n’est pas un échange puisqu’il ne sert que l’intérêt du voleur), une exploitation (qui ne sert que l’intérêt du bénéficiaire et nie l’intérêt de celui qu’il exploite) , ou un don (où l’échange n’est pas pris en considération, puisque l’un offre quelque chose sans exiger de contrepartie). Le don en effet n’attend rien en retour. Il existe certes des systèmes sociaux de don et de contre-don, comme lorsqu’on invite des gens qui vous ont invités, mais le contre-don est au sens strict très différent de l’objet de l’échange.
Dans le domaine politico-économique, les échanges s’opposent à l’idéal de la cité autarcique telle que la pensait Aristote dans son texte La Politique où tous les échanges économiques se font de manière interne sans avoir besoin d’établir de rapports avec d’autres cités.
Ce que l’on peut observer assez vite c’est qu’il n’y a pas d’échanges sans la recherche d’un intérêt mutuel. La notion