Foi et raison selon hegel, la raison selon hegel, j. l'ard
Institut européen en sciences des religions
Séminaire Raison et Foi (2007-2008)
Foi et raison selon Hegel
Jean‐Louis Poirier
Doyen de l’Inspection générale de philosophie
14 Novembre 2007
Nous commencerons en proposant un déplacement dans l’énoncé du thème proposé. Nous ne parlerons pas de Foi & raison chez Hegel, nous préférons parler de Foi et raison selon Hegel. Car il n’y a pas de doctrine hégélienne. La …afficher plus de contenu…
Ainsi, la foi (Hegel fait ici allusion à Kant et à Jacobi), cette foi qui s’oppose au savoir qui lui fait place, en est la réalisation, et il faut inviter le savoir à s’y reconnaître. Il y a une “inconscience de l’identité”. Cette “identité inconsciente” de la foi et de la raison, qui fait la teneur du bon sens, fait que la foi est vécue comme un sentiment, comme un anéantissement du savoir, et c’est la spéculation qui l’élève à la conscience. Mais le bon sens refuse cette identité, il s’en tient à l’opposition, il veut un divin séparé qui lui reste opposé — posé comme “objet”. Ici, la philosophie supprime bien la scission donnée par la culture de l’époque.
Dans Foi et savoir, Hegel aborde le contenu même de ce mouvement, …afficher plus de contenu…
Ainsi, les deux adversaires sont morts, chacun a pris la signification de l’autre, mais aucun ne se réapproprie son identité. Mais justement, ce sont de fausses batailles : la philosophie critique se pose ouvertement dans le refus de l’infini et de l’absolu, sans combat, elle laisse ce qu’elle a de meilleur à la foi, reproduisant inconsciemment le geste médiéval de l’allégeance, posant le divin en dehors et au dessus d’elle (mais en fait, la philosophie affirme en cela son unité, elle intègre la foi et manifeste que son domaine