Flaubert, Madame
Bovary
Quelle place le romantisme tient-il dans le roman?
Madame Bovary, comme adieu au lyrisme, effort d'écriture pour se concentrer sur "les moisissures de l'âme", en s'obligeant à un continuel travail sous la direction de Louis Bouilhet, auquel Flaubert soumet son livre au fur et à mesure de son écriture.
Pourtant Flaubert avoue lui-même la déchirure qui le constitue: « Il y a en moi, littérairement parlant, deux bonshommes distincts : un qui est pétri de gueulades, de
Carl Gustav Carus (vers 1828 ) Clair de lune à Oybin lyrisme, de grands vols d’aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de l’idée ; un autre qui fouille et creuse le vrai tant qu’il peut. » [À Louise Colet, 16 janvier 1852]
D'où la question légitime que l'on peut poser: quelle place le romantisme tient-il dans le roman?
I La critique du romantisme
Romantisme associé à Emma et à ses rêveries:
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Ses lectures au couvent: Paul et Virginie, de Bernardin de Saint-Pierre, Génie du christianisme de F.R de Chateaubriand, les romans historiques de Walter Scott (cf l'opéra de Donizetti à Rouen, Lucie de Lammermoor, inspiréde ce même écrivain); parmi les auteurs romantiques, le seul que Flaubert moque assez clairement reste Lamartine: il mentionne les "méandres lamartiniens", "les harpes sur les lacs", "tous les chants de cygnes mourants, toutes les chutes de feuilles, les vierges pures qui montent au ciel, et la voix de l'Éternel discourant dans les vallons". De même, lors des promenades sur la Seine à
Rouen, avec Léon, Emma n'hésite pas à citer "le Lac".
(pour les jugements que Flaubert porte sur Lamartine, voir: http://flaubert.univ-rouen.fr/bovary/atelier_lycee/lamartine.html Mais surtout Flaubert attaque ces romans que l'on peut qualifier de romans à l'eau de rose:
Ce n'étaient qu'amours, amants, amantes, dames persécutées s'évanouissant dans des pavillons solitaires, postillons qu'on tue à tous les relais, chevaux qu'on crève à toutes les pages, forêts sombres,