Francis Ponge (1899_1988)

Biographie : Il est né à Montpellier d’une famille protestante, c’est un enfant choyé mais trois échecs ponctuent sa vie : à dix-sept ans, une crise d’appendice l’empêche de partir pour la guerre comme il le souhaitait ; il est incapable de prononcer un mot à l’oral de sa licence de philosophie et de nouveau lors de l’oral de l’école normale supérieure. Cela est vécu comme un drame intérieur et une véritable trahison du langage, lui qui, tout petit déjà était fasciné par la langue et notamment les dictionnaires comme Le Littré. Il lui semble donc que plus il maîtrise la langue, plus il se heurte à la difficulté de s’exprimer. Fasciné par la révolution russe, il devient communiste. En 1931, il se marie et travaille par nécessité aux messageries Hachette ce qui lui laisse peu de temps pour écrire.
En 1926, il publie Douze petits écrits, et en 1942 la publication de son recueil Le Parti pris des choses lui apporte une grande notoriété. En 1948 parait le recueil Proèmes. Communiste, il est résistant durant la guerre. Il doit notamment à Sartre, à Camus d'être révélé au grand public (Le Grand Recueil en 1961 Le Savon et Nouveau Recueil en 1967). il renonce au communisme (il quitte le parti en 1946) et vit en enseignant puis il participe à des expositions, à des émissions de radio, donne des conférences en France et à l’étranger et publie des textes qui rendent compte de la genèse de son œuvre (comme une figue de paroles et pourquoi 1977). Toutes ces activités confirment son rayonnement, jusqu’à la fin de sa vie, dans le monde des arts.
Son projet :
A/ un nouveau jeu poétique
Admirateur des classiques tels La Fontaine et Malherbe (Pour un Malherbe, 1965), Ponge privilégie comme eux le travail de l'écriture. Curieux des moindres créations de la nature, Ponge applique à leur observation le même soin qu'il met à choisir le mot juste, dont les résonances sémantiques seront les plus riches: O ressources infinies de l'épaisseur des