Madame par votre franchise, vous m’honorez,
Mais trop de méchanceté vous me témoigner ;
Si pour moi votre amour devient trop pressant,
C’est avec raison que je vous le refuse en rougissant.
Il me semble vous avoir déjà causé tant de malheurs,
Ayant été cruel, ignoble et parfois hâbleur ;
Mais si le cours de la vie en a voulût ainsi,
Notre destin ne sera jamais celui d’Akhenaton et de Néfertiti.
Fils du roi d’Athènes dont vous fûtes l’épouse,
Par quel miracle à mon envers êtes-vous devenue jalouse ?
Soyez assurée que mes yeux se plaisent à vous regarder
Et que même sans amour je me dois de vous respecter.
Par ces mots, Madame, vous me touchez profondément,
Mais je demeure envers vous un être innocent ;
Hélas, j’avoue ne jamais vous avoir aimé,
Et quoiqu’il advienne, mon cœur me l’aura prouvé.
Entendez que je n’aurais jamais voulu vous faire souffrir
Même si d’un excès d’amour vous avez pu vous nourrir ;
Et que toute la brutalité que vous me témoignez
Malgré votre flamme, ne soit pas encore apaisée.
Si vous vouliez que je me venge et vous punisse
Encore eût-il fallut que je le puisse !
Loin de moi à l’idée de vous frapper,
Je me plais à penser que vous me pardonnerez.
Si pour moi votre passion semble éternelle,
Mon dévouement pour vous restera loyal et fidèle ;
Mais je préfère à vos yeux paraître inhumain
Au point que jamais je n’accepterais votre main