Gestion des compétences
Patrick Gilbert, Marina Charpentier
Professeur à l’IAE de Paris, Doctorante GREGOR
Introduction
En raison même de sa difficulté, l’évaluation de la performance RH est un enjeu particulier en GRH. Elle est à la fois, pour les chercheurs, un vecteur de connaissance et, pour les praticiens, un vecteur d’efficacité et de renforcement identitaire. Avec l’accroissement de la concurrence entre les entreprises, la pression s’est faite plus forte sur les professionnels de la gestion des ressources humaines (GRH). Les fusions, restructurations et autres transformations qu'ont connues les entreprises ont à l'évidence provoqué une profonde remise en cause de la GRH. Après une période d’inquiétude, un espoir s’est manifesté : « Apprendre à mieux compter aidera peut-être les DRH à encore plus compter dans leur entreprise ! » (Le Louarn et Wills, 2001). De leur côté, les chercheurs en GRH, ne peuvent rester indifférents au principe selon lequel il n’y a de science que du mesurable : toute validation théorique d’un phénomène (ici, la performance RH) ne passe-t-elle pas par la mesure fiable de ses effets ? Par ailleurs, soucieux d’affirmer leur ancrage gestionnaire et de participer à la performance de l’organisation (Galambaud, 2002) ou, tout au moins, de dissiper une part du mystère, ils ont orienté leurs travaux sur le lien entre la performance des entreprises et leurs pratiques de GRH. Depuis lors, une question hante chercheurs et praticiens : « Comment évaluer la performance RH ? » Si la question est universelle, les réponses apportées sont à l’évidence très nombreuses, en raison de la diversité des contextes dans lesquels se situent les entreprises et de la position de ceux-là même – chercheurs ou praticiens – qui formulent la question1. C’est cette question que nous tenterons d’éclairer ici. Dans un premier temps, nous nous attacherons à montrer la difficulté de l’exercice, tant pour