INTRODUCTION Avant d’entrer profondément dans le sujet, nous pouvons donner une brève explication du désir qui est un élément inhérent dans la vie de la personne humaine. Pour commencer : nous pouvons dire le désir est un effort de réduction d'une tension issue d'un sentiment de manquement, comme le disait Platon dans Le Banquet, "on ne désire que ce dont on manque" De ce fait, le désir est tantôt considéré positivement puisque l'on considère l'objet désiré comme source de plaisir ou de contentement, voire de bonheur et tantôt considéré négativement comme une source de souffrance, une forme d'insatisfaction. En effet nous pouvons dire les bonnes actions humaines et l’acte moral veulent que les humains cherchent le plaisir, et il le trouve pour son compte dans la pratique de la vertu, non parce que la vertu est bonne en elle-même, mais parce qu'elle nous préserve des troubles et des agitations qui s'opposent au plaisir paisible et durable de l'âme. C'est là, sans doute, une morale qui a ses défauts, mais dans laquelle cependant l'application prévient jusqu'à un certain point les funestes conséquences du principe.
Pour comprendre la valeur du plaisir, il nous faut d'abord préciser ce qu'est le désir du plaisir, ce qui nous permettra de préciser pourquoi il semble bien que nous devions le satisfaire. Le désir du plaisir est la recherche d'un objet que l'on imagine ou que l'on sait être source de satisfaction. On ne désire que ce qu'on n'a pas. Le désir s'accompagne donc du sentiment d'un manque, d'une privation. Pour peu que l'objet de notre désir soit difficilement accessible, ce sentiment de manque peut devenir souffrance, douleur. On comprend, dans ces conditions, que satisfaire ses désirs c'est mettre fin à cette souffrance et, pour peu que nous désirions réellement un objet source de satisfaction, une source de plaisir. Or, si l'on en croit Kant, l'une des destinations à laquelle la nature a voué l'homme est le bonheur. On a donc l'impression que