Gouvernance Europ Enne Deja Faites
« J’ai toujours pensé que l’Europe se ferait dans les crises et qu’elle serait la somme des solutions qu’on apporterait à ces crises » cette phrase du fondateur de l’Europe Jean Monnet, illustre les soubresauts qui ont marqué et marquent encore la construction européenne. Cette Europe, longtemps considérée comme un espace économique a peu à peu affirmé une identité politique qui hésite entre utopie et réalité. Elle impose un modèle original : la gouvernance sans gouvernement. Si elle a acquis certaines caractéristiques d'une entité politique, elle est loin d'être organisée de façon cohérente et de parler d'une seule voix dans le monde. Or, dans le monde globalisé d'aujourd'hui, les deux aspects vont de pair.
D'où les interrogations suivantes :
En quoi consiste la gouvernance européenne ?
I) S’élargir pour s’adapter à l’effondrement du bloc communiste en Europe
– En 1989-1991 le mur de Berlin s'effondre, l'Allemagne se réunifie, l'URSS s'effondre : c'est la fin de la Guerre froide. La construction européenne peut s'étendre à l'ensemble du continent, et se réoriente vers l'Est. Le Conseil de l’Europe encourage la démocratisation à l’Est en accueillant la Hongrie en novembre 1990, la plupart des autres pays de l’Est par la suite. L'Europe passe ainsi progressivement de 12 à 27 membres. Les ex-pays de l’Est négocient pour intégrer l’OTAN, se convertissent rapidement à l’économie de marché, avec l’aide des pays occidentaux. Ces élargissements posent aussi la question des limites de l'Europe (jamais définies : cf. question de l'adhésion de la Turquie) et de la définition d'une identité́ européenne. Pour certains, les élargissements nuisent à la cohésion et au fonctionnement institutionnel de l'Union. En 1993 le sommet de Copenhague fixe des critères d’adhésion : économie de marché viable, institutions garantissant la démocratie et le respect des droits de l’homme, acceptation de tous les textes communautaires.
II) De la CEE à l’Union