Grancey
Dans ses Mélanges, pamphlets et oeuvres polémiques (1759-1768), il traite de nombreux sujets, argumente et propose une réflexion souvent polémique pour faire ressortir le bon sens, la justice et la tolérance.
(...) a) une situation cocasse : le dialogue occupe une large place dans ce récit, donnant à cette péripétie un caractère théâtral. Le comique de situation provient du fait qu'elle s'adresse à un abbé pour remettre en cause les Épitres de Saint Paul. Le caractère entier de cette aristocrate déterminée qui s'emporte, "rouge de colère", avec un emploi important des exclamations pour montrer son dépit et sa réprobation, et les réactions prudentes de l'abbé qui n'ose pas la "contredire", avec l'allusion ironique à sa politesse, offrent une opposition plaisante des personnages. Le comique de mots est également présent avec des paroles qu'on attendrait davantage d'une servante, "je lui aurais fait voir du pays", "élevée par des imbéciles". L'évocation de son infidélité et de celle de son mari, de leur libertinage, est aussi amusante (comique de moeurs) puisqu'elle s'adresse à un religieux qui doit valider les serments du mariage.
b) les personnages : la Maréchale domine le dialogue. Elle pose les questions. Elle argumente. Elle propose même sa thèse dans le passage suivant : "la nature (...) a fait des organes différents de ceux des hommes, mais en nous rendant nécessaires les uns aux autres..." Comme souvent à l'époque des Lumières, la raison s'appuie sur la nature. Elle emploie aussi de nombreuses questions rhétoriques afin de convaincre : "Sommes-nous des esclaves ?" Elle met en parallèle sa situation et celle de la femme de l'évangéliste, "une bien bonne créature", qu'elle méprise ironiquement. L'abbé est d'abord outré, comme le montre l'exclamation, mais il se "soumet" très