Guernica
Picasso : « La peinture n'est pas faite pour décorer les appartements. C'est un instrument de guerre offensive et défensive contre l'ennemi. »
Problématique : comprendre pourquoi ce tableau a marqué et marque encore les esprits, pourquoi il apparaît comme le symbole pictural de la dénonciation de la guerre et de la barbarie. Artiste engagé.
L'ÉVÉNEMENT
1. La guerre civile déchire l'Espagne depuis juillet 1936 lorsque, le 26 avril 1937, la ville basque de Guernica est ravagée par un terrible bombardement aérien. Guernica n'est pas un objectif militaire. Il s'agit d'anéantir la résistance des républicains basques en réduisant en ruines et en cendres le symbole de l'identité basque : Guernica, la ville où siégeait jadis le Parlement et où, sous un chêne plusieurs fois centenaire, le roi d'Espagne venait jurer de respecter les privilèges de la province de Biscaye et recevait en échange l'allégeance de ses habitants.
2. C'est la « légion Condor», une unité aérienne nazie envoyée par Hitler pour prêter main forte à Franco qui se chargea de l'opération. Quarante trois appareils s'acharnèrent en trois vagues successives sur une population civile quasiment sans défense
LES CIRCONSTANCES DE LA CRÉATION DU TABLEAU
1. En 1937, à 56 ans, installé depuis longtemps à Paris, Picasso est un peintre célèbre. En janvier, le gouvernement espagnol lui a demandé une grande composition pour le pavillon d'Espagne à l'Exposition internationale de Paris qui doit s'ouvrir quelques mois plus tard. Il réalise une série de gravures caricaturales qu'il intitule « Songe et mensonge de Franco», mais jusqu'à la fin avril, il reste en quelque sorte en panne d'inspiration.
2. Le 30 avril, il découvre à la une de Ce Soir, journal dirigé par Aragon, le bombardement de Guernica. Dès le lendemain, P, mai, il réalise les premières études de son tableau, des dizaines de croquis se succéderont qu'il aligne au pied de sa toile en disant : «Je voudrais qu'ils