Gustave courbet
Lié par l’esprit et par le cœur au mouvement démocratique de son temps, il a apporté une contribution décisive au réalisme pictural des années 1850 sans que son œuvre se réduise à cet épisode capital.
Son hostilité déclarée à l’idéalisme, qui lui valut d’être qualifié par Baudelaire de «massacreur de facultés»,
«J’ai étudié, en dehors de tout système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes» et «puisé dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité». Avec cette déclaration radicale et pourtant mesurée, il définit clairement le programme qu’il s’est fixé. Programme de lucidité, de sincérité, impliquant l’examen critique mais non le rejet systématique d’une «tradition» mal comprise par ses prétendus héritiers. Programme de retour à des évidences simples et fortes, reposant sur l’expérience, le bon sens, les grands sentiments plus que les grands principes. Programme de peintre et de poète, où la pratique du métier l’emporte sur les théories, et où l’image ne se borne jamais à la transcription d’un message, même quand apparaît une certaine intention didactique. Cette démarche est comparable à celle d’un Caravage, d’un Géricault ou, bientôt, d’un Manet. Comme eux, Courbet passa pour révolutionnaire parce que son art tranchait par sa vigueur sur les artifices et les compromis de ses contemporains.
Courbet est passé dans la légende comme un personnage brutal et arrogant, dont les frasques et les outrances entretinrent la chronique scandaleuse, mais on relèvera dans sa correspondance