Commentaire littéraire
« Heureux qui comme Ulysse »

Il s'agit d'un poème de Joachim du Bellay, tiré du recueil « Regrets », qui s'intitule « Heureux qui comme Ulysse ». Ce recueil fut écrit par l'auteur Lors de son voyage à Rome qui s'est déroulé de 1553 à 1558 où il y est en quelques sorte en exil. Du Bellay fait partie du mouvement humaniste et est un des principaux instigateurs de la Pléiade avec Ronsard. De plus ce sonnet illustre le registre élégiaque.
Nous verrons tout d'abord l'opposition sur laquelle repose ce poème , puis nous aborderons les procédés du registre élégiaque que nous retrouvons dans ce poème enfin nous mettrons au jour l'appartenance de ce sonnet au mouvement humaniste.

Ce sonnet est construit principalement sur une opposition apparente entre deux civilisations : Italienne : « Tibre » (l.12), « mont Palatin » (l.13), « palais romains » (l.10) et Française : « Loire gaulois » (l.12), « Liré » (l.13).
Pourtant nous pouvons aussi remarquer que ces oppositions sont très subjectives. J'en veux pour exemple les vers 9-10 :
« Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux Que des palais romains les fronts audacieux »

La subjectivité de l'auteur se ressent principalement par l'adjectif « audacieux » opposé au « séjour qu'ont bâti mes aïeux » qui connote une infériorité de l'Italie par rapport à sa ville natale. En effet, l'auteur fait l'éloge de sa patrie natale, la Loire, via des adjectifs : « pauvre » (v.7), connotant une certaine affection, et « petit » (v.5) sous entendant une ambiance chaleureuse. Tandis qu'il connote un blâme du style italien : « fronts audacieux » (v.10), « dur » (v.11). Ensuite il y a les adjectifs possessifs « mon » , « ma » qui souligne le coté affectif qui le lie à sa région d'origine.

Par le biais de cette opposition, l'auteur donne une proportion nationale à sa région natale en l'opposant à Rome qui est à une tout autre échelle. Cette opposition est donc plus affective que