Histo
Le bilan humain de la guerre est très lourd : près de 50 millions de victimes, dont une large part de civils, fait inhabituel. Cela s'explique par la mondialisation du conflit et, pour les pertes civiles, par les bombardements d'une part et surtout par les 11 millions de victimes des camps de concentration, dont six millions de Juifs. Ce dernier aspect entraîne un choc moral, qui pousse les hommes à chercher des solutions pour éviter le retour de la guerre et de telles atrocités : c'est l'un des objectifs principaux de l'ONU. D'autre part, l'usage de la bombe atomique, capable de rayer une ville entière et ses habitants de la carte en quelques secondes, remet en question les valeurs de l'humanisme et la croyance dans le progrès scientifique, source de bonheur pour les hommes. Le monde en est fortement ébranlé dans ses convictions les plus profondes.
Par ailleurs, l'Europe sort ruinée et détruite de la guerre : les dommages matériels sont considérables, tout est à reconstruire. Villes, voies de communication ont été particulièrement touchées en France, en Allemagne, au Japon et surtout en URSS. Le rationnement se poursuit pour faire face à la pénurie de denrées alimentaires, de combustible, d'essence… Les grandes puissances industrielles européennes sont détrônées au profit des États-Unis. Ceux-ci occupent désormais le premier rang économique mondial et leur monnaie, le dollar, s'impose comme monnaie de référence.
Politiquement, les États-Unis jouent désormais un rôle dominant avec l'autre grand vainqueur qu'est l'URSS. Dès les grandes conférences de la fin de la guerre, comme à Yalta en février 1945 ou à Potsdam en juillet 1945, le sort de l'Allemagne, les frontières de la Pologne, la création de l'ONU sont au cœur des enjeux de l'après-guerre. Rapidement, la Grande Alliance évolue vers un affrontement qui devient rapidement une guerre froide