Héroisme
II - POURTANT CERTAINS PERSONNAGES SONT DES MÉDIOCRES : c'est le cas des personnages des romans réalistes qui ont choisi une peinture "objective" des milieux et des êtres : Georges Duroy dans Bel-Ami, Jeanne dans Une vie de Maupassant, les héros de Zola, pour qui « le premier homme qui passe est un héros suffisant » (Deux définitions du roman). le personnage peut être destiné à illustrer la contingence, l'absurde (Meursault dans L'Étranger de Camus, Roquentin dans La Nausée de Sartre, Bardamu dans Voyage au bout de la nuit de Céline). le Nouveau Roman a choisi d'abolir le héros et de confier la représentation d'un monde énigmatique à des individualités transparentes ("L'époque actuelle est plutôt celle du numéro matricule" écrit Robbe-Grillet).
III - LE ROMAN N'ADMET LA MÉDIOCRITÉ QU'A CERTAINES CONDITIONS : si le personnage peut être un médiocre, il convient de faire la part de l'époque : cette esthétique n'est que celle du XX° siècle et certains théoriciens du nouveau roman l'ont abandonnée (romans de Le Clézio). il ne faut pas ignorer le goût légitime du public pour des œuvres où la création artistique lui évite de rencontrer des voisins de palier (Meursault lui-même accède peu à peu à un destin exceptionnel).
« Eh ! bon Dieu, nous ne voyons que trop autour de nous la triste et désenchanteresse réalité : la tiédeur insupportable des demi-caractères, des ébauches de vertus et de vices, des amours irrésolus, des haines mitigées, des amitiés tremblotantes, des doctrines variables, des fidélités qui ont leur hausse et leur