idéal féminin
FEMME RÊVÉE, FEMME FATALE,
FEMME DE LÉGENDES
Solène Camus
Introduction
Pour cette section, nous avons choisi comme thème l’idéal féminin chez les symbolistes. Plusieurs facteurs justifient notre choix, mais le premier est probablement de répondre à l’énigme posée par Baudelaire quand il dit : « La femme est naturelle, c’est-à-dire abominable. » (extrait de « Mon cœur mis à nu » dans ses Journaux intimes). Alors que le Féminisme commence à se faire entendre outre-Manche, on ne peut que s’interroger sur cette misogynie fin de siècle. Ce que Baudelaire, et par la suite les poètes symbolistes, recherchent c’est la femme non naturelle, celle qui est couverte d’artifices, de parures et de maquillage.
L’omniprésence de la figure de Salomé interpelle également. On peut y voir un lien direct avec cette conception de la femme. Salomé est un personnage biblique présent dans l’Evangile de Saint Matthieu et de Saint Marc. Elle est la fille d’Hérodiade et exécute une danse de séduction devant le roi Hérodias. Complètement envoûté, celuici lui promet de lui accorder tout ce qu’elle lui demandera. Ne sachant pas quoi faire,
Salomé s’en remet à sa mère qui lui demande la tête de Saint Jean Baptiste par vengeance contre ce dernier. Hérodias fait tuer le Saint à contrecœur et livre sa tête à la jeune femme. Pour les artistes fin de siècle Salomé représente le modèle incontournable de la femme séductrice et dangereuse. Mais ce sont aussi ses origines orientales qui fascinent. On retrouve alors l’influence de l’Angleterre, puisque l’expansion de l’Empire Britannique fait naître un nouveau courant de pensée à la même époque : l’orientalisme. Les peintres, poètes, écrivains et musiciens se passionnent alors pour tout ce qui a trait à l’Orient.
Le mythe de Salomé, déjà présent avant le XIXème mais dans une moindre mesure, est repris par Heinrich Heine dans son poème Atta Troll : rêve d’une nuit d’été en
1841, par Flaubert en 1877