Indicateur de developpement régional en tunisie
Nul doute en tout cas que les bouleversements en cours, la force et la rapidité de leur irruption et de leur propagation à l’échelle du monde arabe contribuent non seulement à remettre en cause les modèles de développement qui ont guidé l’action des États et les politiques publiques dans la région, mais aussi à réinterroger certains schémas intellectuels qui ont dominé l’analyse des dynamiques socio-économiques et politiques des pays de la région.
A posteriori, Il est bien sûr aisé de déceler dans les vives tensions et les graves conflits qu’a connus la Tunisie au cours de la période récente (révolte du bassin minier de Redeyef en 2008, grèves sauvages et occupations d’usines, conflits pour l’eau et la terre, etc.) les signes annonciateurs de l’explosion sociale et populaire qui a conduit à la chute du régime. Mais ce regard rétrospectif sur les causes profondes de la Révolution tunisienne est désormais plus que nécessaire. Parmi celles-ci, l’aggravation des phénomènes d’exclusion sociale et les disparités territoriales croissantes qui ont accompagné les processus de développement, surtout depuis les deux dernières décennies, figurent au premier plan.
Des orientations de développement génératrices de sous-emploi et de chômage pour les jeunes diplômés
En effet, malgré une croissance soutenue au cours des années 1990 et une tendance à la diversification de l’économie (tertiarisation), la Tunisie fait face aujourd’hui à une crise majeure du secteur de l’emploi, accentuée par l’arrivée massive de jeunes diplômés, y compris une large proportion de femmes, sur le marché du travail. Ayant basé sa stratégie d’industrialisation sur le développement des entreprises exportatrices intensives en