Interaction dans la classe
Contextualisation
« Pas besoin de grill, l’enfer, c’est les autres ». Cette citation de J.-P.Sartre (1944) nous incite à considérer le groupe sous un angle résolument négatif. Pourtant, de célèbres psychologues comme H.Wallon ou L.Vygotsky ont insisté sur le rôle des interactions sociales dans le développement de l’enfant. Du côté des institutions éducatives, l’enseignement secondaire organise pour chaque discipline des enseignements réunissant au sein d’une classe des adolescents et un professeur. En éducation physique et sportive, les interactions qui se développent inévitablement dans la leçon ne peuvent être sans effet sur les apprentissages. Comment l’enseignant peut-il alors les concevoir et les organiser en vue d’en extraire les effets bénéfiques ?
Définition des concepts clés
Nous considérerons le terme interactions comme une contraction d’interactions sociales. Selon E.Morin (1977) « les interactions sont des actions réciproques modifiant le comportement ou la nature des éléments, corps, objets, phénomènes en présence ou en influence ». Au sein de la classe, ces interactions se décomposent sur le pôle individuel en interactions élève/élève et en interaction enseignant/élève, mais aussi en interactions inter-groupes ou entre un groupe et l’enseignant. Il s’agit des effets productifs des actions réciproques de l’enseignant et des adolescents, et des adolescents entre eux, effets qui nous le verrons ont des effets contrastés sur les apprentissages. Ces actions réciproques peuvent être verbales (explications, conseils, feedback, encouragements…) et/ou non verbales (gestes, attitudes, regards…). Elles peuvent relever d’une tonalité plutôt positive (coopération, participation, intégration, aide, émulation...), plutôt négative (autoritarisme, conflit, rivalité, discrimination, insulte…), ou