Internet pour l'humanité
Des révolutionnaires communistes aux Américains, en passant par l’imam de la mosquée de Paris, tout y passe. Mais comment se fait-il qu’un tel site, alimenté par ailleurs par les contributions du tristement célèbre négationniste Robert Faurisson, soit accessible en France ? Internet est-il à ce point devenu un espace de non-droit, où des extrémistes peuvent déverser leur haine en toute impunité ? En 1990, Ahmed Rami fut condamné en Suède, son pays de résidence, pour incitation à la haine raciale. À l’époque, Radio Islam émettait sur ses ondes. Elle fut interdite, mais quelques années après avoir purgé sa peine de six mois de prison, l’ancien militaire marocain en exil la ranima, cette fois en utilisant Internet, plus difficile à encadrer par les États. En 2000, cependant, la 17e chambre correctionnelle du tribunal de grande instance (TGI) de Paris a été saisie. Rami écopa d’une amende de 300 000 francs, dont il ne s’est jamais acquitté cependant car, vivant en Suède, la justice française n’a pu faire appliquer la sentence. Et aujourd’hui, non seulement le site est toujours en ligne, mais Rami peut animer tranquillement sa page Facebook…
Ce genre de découverte, que chacun peut faire depuis son bureau ou son salon, prend une résonance particulière dans la période, marquée par le bras de fer judiciaire avec la société américaine Twitter. Le 24 janvier dernier, le TGI de Paris exigeait du réseau social qu’il communique toutes les données