Je m'en bas les couilles [...]
Introduction
1-Entre vers libre et prose versifiée
2-Un monde bouleversé
3-Un signe d'espoir
Conclusion
Introduction
"Marine" est le 26ème poème sur 54 des "Illuminations", c'est avec "Mouvement" les seuls poèmes en vers libres du recueil, annonçant la prose versifiée. Il s'agit de la superposition d'images de deux mondes différents, la mer et la campagne. Dans un vertigineux mouvement de lumière il y a fusion des éléments marins et terrestres, la mer devient terrestre et la terre marine comme lors d'un raz-de-marée. Les images récentes du Tsunami nous rappelle cette vision ou mer et terre ne font plus qu'un. Marine de Rimbaud reprend le même thème que Marine de Verlaine, un monde bouleversé.
I-Entre vers libres et prose versifiée
Dans les 54 textes des "Illuminations", "Marine" et "Mouvement" méritent toutefois d'être évoqués à part dans la mesure où ils ne relèvent pas directement de la poésie en prose mais de ce qu'on appelle le vers libre. Dans ce poème Rimbaud prend ses distances avec les schémas de rimes classiques qui sont remplacés par un jeu d'assonances et la régularité métrique traditionnelle. Les deux premiers vers ont 7 syllabes faiblement césurés 4/3, le troisième vers a 4 syllabes. Suit un vers de 8 syllabes sur un rythme plus irrégulier 3/3/2 et un autre de 7 syllabes. Les 4 vers suivants ont un nombre de syllabes décroissant, 10 syllabes (im/men/ses compte normalement, puisqu'il y a un s à la fin, pour 3 syllabes), 9, 8 puis 7 syllabes. Enfin un dernier vers a 13 syllabes. Cette longueur inégale des vers représente non seulement un découpage artificiel de la prose mais sert de support à un brassage de mots, d'images voulues par l'auteur. Il y a une analogie évidente entre l'étrave du bateau et le soc des charrues, entre le charruage, le labour de la campagne et le charruage des bateaux dans la mer fendant les vagues, entre les sillons d'un champ labouré et les ondulations des vagues de la mer. Cette analogie se trouve confirmée dans