Rimbaud, marine
Le poème surprend par la superposition de deux paysages que rien ne lie : un champ labouré, une jetée en bord de mer. Les mots de la mer et ceux de la terre sont mêlés. Le parallélisme des deux premiers vers rapproche « chars» de « proues» et les deux vers suivants, dans un ordre inversé, mettent sur le même plan «l'écume» et les «souches». Le tiret employé, à quatre reprises, en fin de vers détache les groupes syntaxiques et pose une sorte d'équivalence entre les termes marins et terrestres qu'il maintient séparés : les «chars» et les «proues», « l'écume » et les « souches », les « piliers » et les « fûts », Dans la deuxième phrase, les termes marins et terrestres sont mêlés à 'intérieur des groupes nominaux : «courants de la lande» « ornières du reflux» marin. Ce rapprochement des deux champs lexicaux produit une image instable où terre et mer se distinguent