Julie
Misère sensible d’abord par la présentation du mobilier, peu important: “un petit lit de fer“, “une chaise de paille“. A la banalité des matériaux (fer et paille), s’ajoutent l’étroitesse, marquée par l’adjectif “petit“, et l’usure, rendue visible par le “creux” du matelas, l’empreinte de son corps au fil du temps.
La description de ses vêtements appuie cette impression de pauvreté: l’accumulation des adjectifs: “jetés là, vides, fatigués, flasques, vilains“, accentuée par le jeu des allitérations en v et f, elles-mêmes construites en chiasme, révèle la situation du personnage qui les porte: misère, laideur, mais aussi laisser-aller, habitude, résignation, autant d’attitudes qui conduisent à la déchéance: la comparaison avec les “hardes de la Morgue” suggère à quel point l’existence de Duroy n’était jusque là qu’une mort déguisée. Le “chapeau de soie“, symbole de luxe, ne résiste pas à cet environnement qui le contamine, l’aumône apparaissant bien comme l’étape ultime à laquelle le personnage risque d’être réduit si sa vie ne change pas.
Mais le regard s’élargit aux murs, et par leur mention Maupassant nous donne l’impression d’un enfermement: la chambre de Bel Ami apparaît comme une sorte de prison dont il doit s’échapper. A la banalité du papier peint, ” gris à bouquets bleus“, à la froideur de ses couleurs, s’ajoute l’évocation des taches qui le parsèment, ce qui accentue l’aspect sordide du logement. Après les avoir qualifiées “d’anciennes“, le romancier précise “suspectes” et développe encore avec l’expression “dont on n’aurait pu