Kantor
Aujourd'hui, la mise en scène a un statut d’art à part entière. Mais On assiste au XXème siècle à un profond remaniement du statut de la mise en scène. Si l’on se réfère à l’histoire des oeuvres et de leur représentation, la mise en scène n’a été dans le passé qu’un art subordonné. L’émancipation de la mise en scène doit être resituée en rappelant les grandes avant-gardes du théâtre. Meyerhold a visé un art synthétique avec des moments purement visuels et une musique au service de la mise en scène. Sa bio-mécanique met l’accent sur le corps de l’acteur. Les conceptions d’Antonin Artaud dans Le Théâtre et son double récusent les formes du théâtre occidental. Ce dernier est malade parce que le corps et l’esprit ont été scindés. Il s’agit de retrouver le corps et d’en finir avec les chefs-d'oeuvre et la suprématie du texte. Celui-ci doit être éliminé. Le décor ne doit plus représenter le réel mais être un acteur. De même la musique, le costume. Il faut en finir avec la rampe. Le théâtre doit devenir une poésie pour les sens, un langage physique, plastique et concret dont le metteur en scène devient le démiurge. Les arts plastiques revalorisent le corps parallèlement dans les années 60, et certains artistes comme Yves Klein dans ses Anthropomorphies font de leur propre corps le matériau de leur art. Les créateurs de théâtre passés par les arts plastiques radicalisent cette expérience à la fin des années 60. Bob Wilson aux U.S.A. crée des spectacles sans un mot ou avec un langage figé, stéréotypé, sans personnages tels que Le Regard du sourd ou L’Opéra. Il compose des tableaux vivants, des images féeriques qui consacrent l’art de la lumière comme un art à part entière. Exemple de picturalisation extrême de l’art théâtral. T. Kantor se situe dans cette mouvance : il eut une carrière de plasticien et cette activité l’a accompagné sans cesse. biographie: Né à Wielopole en 1915 en Pologne, son art appartient à l’art