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En résumé, l'action se passe en Autriche, après l'Anschluss, dans la maison du docteur Freud, l'une des plus grandes figures du siècle dernier. Comme tous les soirs ou presque, un nazi vient chez l'illustre psychanalyste pour lui soutirer de l'argent. Mais, cette fois, le nazi emmène Anna, la fille de Freud, à la Gestapo pour son impertinence. Freud se retrouve donc tout seul et pleure. Soudain un inconnu surgissant de nulle part entre. Est-ce un voleur, un malade? Freud n'en sait rien. Ce qui est sûr, c'est qu'il passe l'une des soirées les plus enrichissantes de son existence car l'inconnu est un partenaire à sa mesure.
Un long échange sur l'existence de Dieu occupe sa soirée et l'inconnu se révèle bien proche de cette illustre divinité au point que l'on pourrait imaginer qu'il est vraiment Dieu. La soirée est entrecoupée de visites du nazi, ce qui rend le dialogue encore plus intéressant.
Pourquoi ai-je aimé la pièce? Certainement parce que j'aime les échanges d'avis, l'argumentation bien faite et cette oeuvre en est riche: Freud défend son athéisme et l'inconnu tente de justifier l'existence de Dieu. Quoi de plus intéressant? Eric-Emmanuel Schmitt soulève une des grandes questions de notre siècle, l'une de ses plus grandes querelles et quoi de mieux que de choisir précisément ces deux antagonistes-là?
De plus, la pièce est riche en allusions à la psychanalyse freudienne, disséminées adroitement dans l'ensemble du texte: le complexe d'Oedipe, la théorie des rêves qui, en plus, est illustrée. En effet, Freud ne rêve-t-il pas? Voilà une question que nous nous posons tout au long de la pièce. Selon le psychanalyste, les rêves servent à faire surgir nos peurs, nos désirs les plus profonds: dans ce cas, Freud désire-t-il