La bipolarisation et la guerre froide
La politique extérieure du président Truman est dominée par le début de la guerre froide avec l’URSS, et le rapprochement étroit des États-Unis avec l’Europe occidentale. Les relations avec l’URSS se dégradent rapidement. L’esprit de coopération qui a prévalu pendant la guerre laisse peu à peu la place à une suspicion réciproque, qui s’envenime pour se cristalliser en une « guerre froide ». Fermement décidés à s’opposer — au besoin par les armes — à tout progrès du communisme dans le monde, les États-Unis, se posant en défenseurs du monde libre, développent une politique extérieure impérialiste et interventionniste. Cette conception idéologique guide leur politique en Europe.
À l’égard des vaincus de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ne veulent pas réitérer les erreurs du « diktat » du traité de Versailles de 1919. En juin 1947, ils proposent à toutes les nations européennes un vaste programme d’aide économique, le plan Marshall (European Recovery Program), entièrement à la charge des Américains. Entre 1945 et 1964, celui-ci atteint un montant total de 97 milliards de dollars. En 1947, la volonté des États-Unis de contenir la progression du communisme en Europe amène le président américain à définir la « doctrine Truman » ; celle-ci vise à fournir une aide économique et militaire aux pays menacés par l’expansion soviétique. La Grèce et la Turquie en sont les premiers bénéficiaires. Le plan Marshall est un bon complément à la doctrine Truman. L’URSS s’y oppose et force